24 Jan 2005
Monteverdi's Le Couronnement de Poppée at Lyon
On revoit encore William Christie, l’été dernier, inquiet de la tournure qu’allait prendre son travail avec Peter Stein pour Le Couronnement de Poppée prévu à Lyon cet hiver : le metteur en scène allemand avait, en effet, très envie de se débarrasser des scènes comiques qui, selon lui, viennent comme un cheveu sur la soupe, alors que c’est justement ce mélange des tons qui fait la grandeur de la pièce ! Ce qui devait arriver arriva : on apprit bientôt que Stein avait jeté l’éponge, remplacé par Bernard Sobel. Et c’est bien avec le fondateur du Théâtre de Gennevilliers que vient d’avoir lieu la première du chef-d’oeuvre de Monteverdi à l’Opéra de Lyon. Sobel apporte ainsi sa pierre à l’engouement actuel pour cet opéra fascinant, après McVicar, au Théâtre des Champs-Elysées, et avant David Alden au Palais Garnier. Après la lecture pléthorique et riche en clins d’oeil de McVicar, façon sitcom hollywoodien, Sobel mise sur l’humilité et la lisibilité. Dans le décor unique mais mouvant de Lucio Fanti, un enchevêtrement de figures géométriques bleues tachées d’étoiles et formant une voûte, les personnages évoluent dans des costumes accentuant le drapé des toges à l’antique. Pas de transposition ici, mais une allégorie plus intemporelle qu’actuelle. On est parfois à la limite du kitsch et de la naïveté, comme ce sacre final par un angelot ailé, à la lueur de la lune.