27 May 2005

Arabella at Châtelet

Il y a trois ans, l’Arabella de Richard Strauss mise en scène par Peter Mussbach avait été l’un des points culminants de la saison du Châtelet, mais avait divisé les esprits : certains avaient taxé de froideur le décor étonnant d’Erich Wonder, regrettant sans doute le rococo viennois. C’était oublier que le livret, laissé inachevé par Hofmannsthal, mort d’une apoplexie alors qu’il mettait son chapeau pour se rendre à l’enterrement de son fils, n’a strictement plus rien des stucs du Chevalier à la rose, mais éclaire avec cruauté le monde moderne des années 20 et sa décomposition sociale. Tout cela, ce hall de grand magasin avec ses escalators à l’endroit et à l’envers, le dit aussi bien que des personnages dont le rang social s’effrite sous l’assaut des névroses. Non seulement le spectacle n’a pas vieilli, mais il a gagné en concentration.


Karita Mattila (Arabella)

Strauss version luxe

Christian Merlin [Le Figaro, 27 May 05]

Il y a trois ans, l'Arabella de Richard Strauss mise en scène par Peter Mussbach avait été l'un des points culminants de la saison du Châtelet, mais avait divisé les esprits : certains avaient taxé de froideur le décor étonnant d'Erich Wonder, regrettant sans doute le rococo viennois. C'était oublier que le livret, laissé inachevé par Hofmannsthal, mort d'une apoplexie alors qu'il mettait son chapeau pour se rendre à l'enterrement de son fils, n'a strictement plus rien des stucs du Chevalier à la rose, mais éclaire avec cruauté le monde moderne des années 20 et sa décomposition sociale. Tout cela, ce hall de grand magasin avec ses escalators à l'endroit et à l'envers, le dit aussi bien que des personnages dont le rang social s'effrite sous l'assaut des névroses. Non seulement le spectacle n'a pas vieilli, mais il a gagné en concentration.

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