“Faust” mieux joué que chanté
Christian Merlin [Le Figaro, 17 Mar 05]
Dans le Faust à l’affiche de l’Opéra de Lille, le véritable diable, c’est le metteur en scène écossais David McVicar. Grâce à son habileté méphistophélique, sa production peut plaire à tout le monde : à ceux qui revent de voir l’histoire racontée comme au bon vieux temps, sans relecture conceptuelle, et à ceux qui pensent qu’un tel morceau de patrimoine a besoin du second degré pour ne pas basculer dans le kitsch. Car dès le début de sa mise en scène, l’ironie règne en maître, meme si l’on n’en prend conscience qu’à mesure que son bel univers se dérègle. Une loge de l’Opéra de Paris fait face à une tribune d’orgue d’église gothique : nous sommes bel et bien au théâtre, et si Méphisto a effectivement “la plume au chapeau et l’épée au coté”, il les réajuste devant un miroir en pied avant de jouer ses tours. Des sortilèges qu’il extrait d’une malle à accessoires, tandis que Faust change d’aspect dans sa loge, face à une coiffeuse éclairée par des ampoules.
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