Wagner prometteur, Mozart décoiffé, Britten agrandi
Christian Merlin
[13 janvier 2005]
Le premier temps fort de cette deuxième partie de saison lyrique sera La Flute enchantée bientot proposée par l’Opéra Bastille : on a déjà vu dans une halle d’usine de Bochum ce spectacle étonnant conçu par les Catalans de la Fura del Baus, à l’époque ou Gérard Mortier dirigeait le Festival de la Ruhr. Comment les matelas gonflables et la science-fiction philosophique imaginés par ces plasticiens virtuoses passeront-ils à Paris, et comment Marc Minkowski, qui avait très bien dirigé l’oeuvre en Allemagne, sera-t-il reçu par l’Orchestre de l’Opéra ? On le saura à partir du 24 janvier. Deux jours après, on suivra aussi, à Garnier, le second Couronnement de Poppée de la saison, après celui de McVicar aux Champs-Elysées : le metteur en scène, David Alden, est aussi anglais, et la divine Antonacci ne sera plus Néron mais Poppée.
L’événement du printemps sera le nouveau Tristan et Isolde de Wagner, confié au tandem Salonen-Sellars et à une distribution de reve (Waltraud Meier, Ben Heppner), avec l’appoint du vidéaste Bill Viola : espérons que le snobisme ne parasitera pas un projet artistique riche de promesses. En attendant, on suivra quelques reprises pour la personnalité des chefs : le brillantissime Vladimir Jurowski sera aux commandes du monumental Guerre et Paix de Prokofiev, l’une des grandes réussites de l’ère Gall, et si l’on attend peu d’améliorations de la mise en scène d’Otello par Andrei Serban, les débuts de Valery Gergiev dans la fosse de la Bastille devraient lui donner un sacré coup de fouet.
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