Charpentier en majesté
Jacques Doucelin
[08 septembre 2004]
Bien avant d’imposer la victoire définitive de la vague baroque avec Atys, de Lully, William Christie s’était attelé à la redécouverte de Marc-Antoine Charpentier, son rival à la cour, dont le public ne connaissait guère alors que les premières mesures d’un Te Deum servant d’indicatif à l’Eurovision. Christie commença par graver sa première Médée de Charpentier, puis la musique religieuse voilà un quart de siècle (1). Preuve supplémentaire de son attachement à Charpentier : il a baptisé son ensemble Les Arts florissants, d’après le titre d’une de ses idylles en musique.
Le Centre de musique baroque de Versailles a donc visé juste en confiant à Christie le soin d’inaugurer ses Journées Charpentier, organisées pour le tricentenaire de sa mort (2). C’est ainsi que la Chapelle royale accueillit lundi soir David et Jonathas, tragédie biblique composée pour l’édification des élèves du collège Louis-le-Grand en 1688. Pédagogue né, le chef a enrolé la douzaine de pages du Centre de musique baroque qui depuis quinze ans a redonné sa voix au palais du Roi-Soleil. Deux d’entre eux avaient meme appris les roles-titres : las, Dame Nature en décida autrement en les faisant muer à la barbe de Charpentier !
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